COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Hobart, Australie, le 2 novembre 2012
La CCAMLR renforce la conservation marine en Antarctique
Réunion extraordinaire pour la création d'AMP en Antarctique
Les réunions annuelles de la Commission pour la conservation de la faune et la flore marines de l'Antarctique (CCAMLR) qui ont pris fin hier à Hobart, en Australie, ont donné lieu à de nouvelles mesures destinées à renforcer la conservation marine dans l'océan Austral.
Principaux résultats de la réunion annuelle 2012 de la CCAMLR
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Des études seront menées dans cinq aires de l'Antarctique n'ayant encore jamais – ou pratiquement jamais – fait l'objet de recherches. Les régions pauvres en données, dans lesquelles une pêche exploratoire limitée de légine est autorisée, sont situées dans les secteurs sud de l'océan Indien et de l'océan Atlantique. Des plans de recherche détaillés, établis par les Membres après plusieurs années de travail de la part du Comité scientifique de la Commission et de ses groupes de travail, ont désormais été adoptés pour la saison de pêche 2012/2013 qui débutera le 1er décembre 2012.
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De nouvelles procédures d'estimation du poids vif (capture vivante) dans les pêcheries de krill ont été adoptées par la Commission. Ce nouveau moyen de mesurer le poids vif de la capture sera plus précis et, en conséquence, permettra d'améliorer les limites de capture fixées.
- Un système de gestion par rétroaction des pêcheries de krill, reposant sur les données en temps réel de la capture de krill, est en cours de développement. Ce système de gestion met en jeu des navires de pêche commerciale qui collectent des données acoustiques et autres, lesquelles serviront à la recherche et à l'estimation de l'abondance, du statut et des tendances du krill.
- Une réunion extraordinaire de la Commission, qui sera précédée d'une réunion du Comité scientifique, se tiendra en Allemagne en juillet 2013, pour poursuivre les débats et les négociations sur l'établissement d'aires marines protégées (AMP) en Antarctique.
Réunion extraordinaire en réponse aux Membres faisant pression en faveur de la création d'AMP en Antarctique
En 2009, la CCAMLR a établi une AMP de 94 000 km2 autour des îles Orcades du Sud. C'était alors la première AMP entièrement située en haute mer dans la zone gérée par la CCAMLR, dont l'établissement était le fruit d'un effort tant scientifique que de gouvernance internationale. Depuis lors, les membres de la CCAMLR ont poursuivi leurs recherches scientifiques pour déterminer si d'autres zones marines de l'Antarctique se prêtaient à l'établissement d'AMP.
Cette année, les membres de la CCAMLR ont soumis quatre propositions à la Commission portant création d'AMP en Antarctique : deux dans la mer de Ross (une par la Nouvelle-Zélande, l'autre par les États-Unis), une dans l'Antarctique de l'Est (par l'Australie, la France et l'UE) et une dans l'Antarctique de l'Ouest (par l'UE). Pendant la réunion, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis ont combiné leurs propositions relatives à la mer de Ross.
La création d'AMP est un processus complexe impliquant un travail de recherche considérable, ainsi que des démarches diplomatiques internationales. Parvenir à un accord sur les trois grandes propositions d'établissement d'aires marines protégées, couvrant chacune de 1,9 à 2,4 millions de km2, s'est révélé une tâche plus longue et nécessitant davantage de considération que ne le permettait la réunion annuelle de huit jours de la Commission en 2012. Il a été décidé par la Commission que ces propositions méritaient un examen plus approfondi. À cette fin, une réunion extraordinaire de la Commission se tiendra en Allemagne en juillet 2013, laquelle sera précédée d'une réunion du Comité scientifique. Dans les 31 ans de son existence, la CCAMLR n'a jamais convoqué qu'une seule session extraordinaire, en 1986.
L'histoire de la CCAMLR montre que les décisions importantes, telles que l'établissement d'AMP, nécessitent de longs débats approfondis. Les décisions de la Commission sont prises au consensus, ce qui veut dire que les Membres doivent tous se mettre d'accord avant qu'une décision puisse être adoptée. Toutefois, l'histoire révèle également que la CCAMLR a mis en place un grand nombre de mesures de conservation concernant, par exemple, la capture accidentelle d'oiseaux de mer, la pêche illicite, non déclarée et non réglementée et la protection d'écosystèmes marins vulnérables.
Principaux accomplissements de la CCAMLR
- Gestion des pêcheries basées sur l'écosystème depuis les années 80
L'exploitation des ressources marines vivantes de l'Antarctique conformément à « l'approche écosystémique » est renfermée dans l'Article II de la Convention CAMLR, qui a été établie en 1982. Dans les décisions relatives à la gestion, la CCAMLR tient dûment compte de l'impact des activités de pêche sur l'écosystème. Afin de procurer des informations sur les effets de la pêche sur les espèces dépendantes, la CCAMLR a établi le programme de contrôle de l'écosystème de la CCAMLR (CEMP) en 1985. Le CEMP a pour fonction majeure de contrôler les principaux paramètres du cycle vital d'espèces dépendantes choisies, pour déceler les changements de statut et de tendances de leurs populations et pour déceler les changements d'abondance des espèces exploitées.
- Réduction de la mortalité liée à la capture accidentelle d'oiseaux de mer
Depuis 31 ans, la CCAMLR a instauré toute une série de mesures de conservation dans le but d'améliorer la conservation des écosystèmes de l'Antarctique. L'une d'elles est la réduction de la mortalité liée à la capture accidentelle d'oiseaux de mer dans les pêcheries gérées de la CCAMLR, qui, de près de 7 000 oiseaux de mer en 1997 a pratiquement disparu en 2012.
- Lutte contre la pêche illicite, non réglementée et non déclarée
Un autre accomplissement majeur a été la lutte contre la pêche illicite, non réglementée et non déclarée (pêche INN). Une nette réduction de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée qui affaiblit les mesures de conservation adoptées par la CCAMLR, grâce à des efforts conjugués de surveillance, de contrôles portuaires et en mer, de système de suivi des navires, de liste noire et de contrôle du marché. Les captures de poisson des navires INN, par exemple, ont baissé, passant des 40 000 tonnes estimées par an dans les années 1990 à moins de 2 000 tonnes en 2010/2011.
- Protection des écosystèmes marins vulnérables (VME)
Depuis déjà plusieurs décennies, des mesures de conservation de la CCAMLR sont en vigueur pour protéger les organismes benthiques (des fonds marins). Les mesures adoptées en 2007 contribuent à protéger les VME de l'impact de la pêche de fond en exigeant que les navires de pêche cessent leurs opérations s'ils rencontrent des preuves de VME et en interdisant toute pêche tant que des mesures scientifiques et de gestion n'auront pas été mises en place.
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