CCAMLR

Nous présentons une analyse des menaces que pourrait représenter la pêche pour la réalisation des objectifs d'une AMP identifiés dans la proposition d'AMP de la région de la mer de Ross soumise conjointement par la Nouvelle-Zélande et les États-Unis. Ces menaces pour l'écosystème peuvent remettre en cause les dispositions des paragraphes b et c de l'Article II 3). La pêche peut également menacer les objectifs scientifiques, en empêchant l'établissement de zones de référence scientifique, ou en affaiblissant les efforts poursuivis pour appréhender les changements environnementaux ne résultant pas de l'impact anthropique. Lorsque des menaces particulières peuvent être prévues ou localisées géographiquement, la désignation d'AMP est un moyen efficace d'éviter ou d'atténuer les risques sur l'écosystème et de promouvoir les objectifs scientifiques. Dans le processus systématique de conception d'une AMP qu'utilisent la Nouvelle-Zélande et les États-Unis depuis plusieurs années, les objectifs tant scientifiques que basés sur les menaces ont toujours été implicites ; dans le présent document nous rendons plus explicite la logique fondamentale, en exploitant les nouvelles et anciennes informations soumises pour identifier les menaces pour les objectifs de l'AMP et les situer sur une carte et décrire les mécanismes par lesquels on peut s'attendre à ce que ces menaces se concrétisent.

Rév 1. - Note : Le présent document a été révisé pour corriger de légères erreurs de transcription dans le tableau 1.  Ces erreurs de transcription concernent le banc BANZARE situé à l'intérieur du domaine de planification.  Le texte n'a pas été modifié.

Le présent document résume les informations scientifiques à la base de la proposition de Système représentatif d'aires marines protégées de l'Antarctique de l'Est (EARSMPA, en anglais), notamment : comment l'EARSMPA concourra à l'atteinte par la Commission des objectifs de l'Article II, tant dans les domaines de la conservation que de la science sur lesquels travaille la Commission ; la base scientifique de la conception de l'EARSMPA ; et les raisons pour lesquelles chaque AMP est importante pour l'EARSMPA.  Il s'agit d'une synthèse des propositions qui ont été soumises depuis 2010 à la CCAMLR, au SC-CAMLR et à ses groupes de travail et ateliers, utilisant et se référant aux informations tirées des rapports du Comité scientifique depuis le premier atelier sur les AMP en 2005.  Le présent document montre que l'EARSMPA vise à :

• atteindre de manière efficace ses objectifs, tant généraux que spécifiques, et accroître la certitude que les exigences de l'Article II seront satisfaites pour toutes les ressources marines vivantes de l'Antarctique (AMLR, en anglais), nonobstant les objectifs de conservation spécifiques à atteindre en matière d'exploitation, indiqués dans les paragraphes 3 a) et b) de l'Article II ;
• permettre d'acquérir des connaissances sur l'état et les tendances de l'écosystème de l'océan Austral dans différents secteurs afin de pouvoir ajuster les activités de pêche et autres activités dans le but d'atteindre la conservation durable des AMLR ; et
• faciliter l'attribution correcte des causes de changements des populations des espèces exploitées, dépendantes et voisines, qu'elles soient imputables à l'exploitation, aux changements environnementaux ou à d'autres facteurs, pour permettre à la Commission de réagir de manière appropriée et en temps voulu aux changements observés.
   

La Commission a chargé le Comité scientifique de faire le bilan des informations scientifiques étayant une proposition commune de la Nouvelle-Zélande et des États-Unis visant à l'établissement d'une aire marine protégée (AMP) dans la région de la mer de Ross (RSR pour Ross Sea Region). Une grande quantité d'informations a déjà été présentée au Comité scientifique et à ses groupes de travail, dont nous présentons ici une synthèse brève et annotée. Nous avons structuré notre résumé en faisant le lien entre les données géographiques et les objectifs spécifiques de protection et scientifiques de l'AMP proposée, et présentons une synthèse des informations scientifiques ayant trait aux zones côtières et au plateau continental, à la pente continentale, aux îles Balleny et aux régions adjacentes, ainsi qu'à la partie nord de la RSR. Une série de cartes (en appendice) illustre la répartition géographique des animaux et des processus écosystémiques en fonction des limites de l'AMP de la proposition commune. Lorsque toutes les aires de distribution pertinentes sont superposées sur une carte, il est évident que l'AMP peut produire un niveau élevé de protection et de résultats scientifiques qui pourraient aider le Comité scientifique à comprendre les effets de la pêche sur l'écosystème, par rapport à ceux du changement climatique, et permettre ainsi une meilleure gestion des pêcheries de légine en général. Pour atteindre les objectifs de protection et scientifiques de la proposition commune d'AMP, la Commission devra changer l'allocation des captures de la pêcherie à la palangre de légine antarctique. Par le passé quelque 20% des captures de la pêcherie étaient réalisées dans les limites de l'AMP proposée. Bien qu'il ne soit pas possible d'estimer avec précision pendant combien de temps l'AMP proposée devrait rester en vigueur, on estime qu'il faudra plusieurs décennies pour produire les résultats scientifiques qui permettront de faire la distinction entre les effets du changement climatique et ceux de la pêche.